Envoyez vos meilleurs souvenirs avec IBM France (témoignages écrits, photos, vidéos) en nous écrivant à l'adresse ibmcentenaire@gmail.com. Après modération, vos articles seront affichés sur ce blog.

mercredi 16 juillet 2014

Témoignage d'IBMer : Guy Petron

Le jour où l’usine IBM de Montpellier est entrée dans la « cour des grands ordinateurs »

Poughkeepsie
 Responsable des nouveaux produits pour l’usine de Montpellier, l’une des responsabilités qui m’intéressent le plus est d’obtenir pour l’usine de Montpellier la responsabilité de fabrication de produits qui en assureront le développement. Je suis particulièrement intéressé par le développement en cours, à Kingston NY, de ce qui peut être considéré comme le précurseur des écrans à plasma. Il y a plus de quarante ans… L’une des expériences les plus intéressantes fut la négociation avec Poughkeepsie de la fabrication à Montpellier, en deuxième source d’approvisionnement, d’une sous-unité importante du 360-50 dont nous avions acquis aussi le programme : la mémoire capacitive contenant l’ensemble du microprogramme (CCROS).

L’obtention de cette fabrication allait apporter à Montpellier de nouvelles compétences extrêmement importantes pour son avenir, car l’usine entrait alors de plain pied dans la photogravure de haute précision,
étape fondamentale avant la prise en charge de la micro miniaturisation qui, après mon départ, verra Montpellier assembler les modules ultra complexes et ultra rapides, refroidis à l’hélium, pour la série suivante de gros ordinateurs. J’allais donc aux USA avec Monsieur Richard, technicien outilleur promu en interne ingénieur IBM, extrêmement compétent dans des domaines où je n’avais absolument aucune compétence.

Nous avons travaillé plusieurs jours avec, en face de nous, sept ou huit ingénieurs du bureau des méthodes et d’outillage de Poughkeepsie disposant sur place de tout le support technique et logistique. Le but du « jeu » était de leur prouver la validité économique globale, pour IBM, de fabriquer l’unité de mémoire CCROS, exigeant une technique de photogravure très fine, à Montpellier. Cela ne pouvait pas leur plaire puisqu’ils chargeaient confortablement le prix de revient de cette unité d’un maximum d’attribution de frais généraux … ainsi transférés des coûts globaux américains sur les coûts globaux français pour la partie des unités qu’ils exportaient chez nous ! J’avais analysé en détail la grille de répartition de frais généraux de l’usine et avait concocté le changement qui pourrait raisonnablement résulter de cette très nouvelle section de fabrication.

J’ai ainsi pu démontrer la rentabilité de notre proposition. Je ne disposais que d’une calculette contre leurs ordinateurs. Ayant le sens des ordres de grandeurs calculés mentalement en très peu de temps, je me suis même offert le luxe de leur montrer qu’ils avaient fait une erreur d’un million de dollars dans une de leurs évaluations. Je crois que cela les a achevés et que, sportivement, ils ont abandonné la partie …

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire