Envoyez vos meilleurs souvenirs avec IBM France (témoignages écrits, photos, vidéos) en nous écrivant à l'adresse ibmcentenaire@gmail.com. Après modération, vos articles seront affichés sur ce blog.

jeudi 10 juillet 2014

Témoignage d'IBMer : Daniel Cheze


Un cours technique en ITALIE
Par Daniel Cheze








Les imprimantes 4640 à jet d'encre annoncées en 1976, étaient assemblées à l'usine IBM de VIMERCATE près de Milan .

L'ITALIE étant le pays fabriquant. Le Centre de formation de l'inspection de RIVOLTELLA,non loin du lac de Garde, devait donc assurer la formation des inspecteurs pour les pays acheteurs avec des cours appropriés.

Une année après la sortie de cette machine, le nombre de formations était suffisant. Le dernier cours international fut annoncé et j'y fus inscrit. Nous étions en 1977.


Sur ce coup là, je pourrais dire que le couperet passa près de la tête.>

Je n'avais pris l'avion qu'une seule fois, sur un trajet A/R Paris-Nice à l'occasion de l' OPCE européen Technical Conférence de CANNES en septembre 1971. Faire un Paris-Milan me comblait de joie. Ce n'était pas beaucoup plus loin mais c'était à l'étranger.

A l'aéroport d' ORLY , je rencontrais un collègue qui était inscrit au même cours pour devenir ensuite instructeur pour la France. Faire le voyage ensemble serait plus agréable et dissiperait ma petite appréhension .
Un trajet sans histoire.
Après l'atterrissage à MILAN - LINATE , nous dûmes marchander avec un chauffeur de taxis le prix de notre trajet jusqu'à la Station Centrale des chemins de fer.
En attendant le train pour DESENZANO de Garda, nous eûmes le temps. d'apercevoir Federico FELLINI sur le quai en face de nous.
La locomotive du train était diesel mais les wagons ne devaient plus se rappeler de la machine à vapeur qui les tirait (chaque rang de sièges ayant une portière, les remonte-vitre étaient de simples lanières de cuir avec des trous), les sièges en faux velours nous donnaient une suspension remarquable.
A la gare de DESENZANO, un mini-car nous attendait pour nous emmener à l'hôtel 'VILLA ROSA' . Moderne et très bien situé le long du lac.

J'avais remarqué depuis Paris une personne qui semblait être à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un. Ma surprise fut grande quand cet homme monta, le lendemain matin, dans le car qui nous conduisit au Centre de formation et qu'en plus il était inscrit au même cours que nous.

Le centre de RIVOLTELLA était installé dans une grande maison, en pleine campagne, qui datait de l'époque de MUSSOLINI. Nous y accédions par une longue allée bordée d'ifs. Il y avait encore des peintures d'origine sur les murs de l'entrée . Des dépendances avaient été ajoutées pour y faire des bureaux et des salles de cours. Un grand restaurant d'entreprise, un bar-cafétéria et une terrasse. Rien ne manquait.

Au fond l'Alsacien et le Marseillais
Nous étions 8 élèves: 1 belge, 2 suisse, 5 français plus trois instructeurs. Pour se partager les 4 machines, il y eu un moment de flottement; les 2 suisses ensemble, le marseillais avec l'alsacien, le l'angevin avec le bordelais, il restait le belge...il fût pour moi.




L'imprimante 4640 sert principalement aux traitements de textes. Elle est alimentée en textes par des mini-disques enregistrés par des 6430. Elle peut aussi être connectée directement par une liaison en ligne avec une base de données . L'étude de ces dispositifs particuliers se faisait lus tard dans un autre cours.

Le JET d'encre est produit par à une tête d'impression . L'encre est projetée en gouttes à une vitesse de 50 m/s et à une fréquence de 117.000 gouttes/s . Ces gouttes sont égales en volume et en fréquence, passent dans une fenêtre qui les sélectionne et les dévie grâce à des champs électro-magnétiques, suivant les motifs que l'on veut générer. Le surplus des gouttes est récupéré par une gouttière et réutilisé ensuite par la tête.
L'impression se fait dans les deux sens grâce à un chariot qui comporte tout les dispositifs: tête, pompe, fenêtre, etc. il est contrôlé électroniquement.
Les feuilles de papier sont alimentées à partir de deux tiroirs et les enveloppes par un troisième. Elle est parfaite pour les mailings.

Comme nous n'avions une seule machine pour deux, c'est à tour de rôle que nous faisions les réglages en suivant les indications des MAP's (maintenance, d'analyse, procédures), mis à notre disposition . Le partenaire (belge) préférait que je commence les nouveaux réglages et invariablement, lorsque je les avais terminés, il vérifiait mon travaille et me disait: Tu trouves que tes réglages sont bons? Ma réponse était OUI. Il me rétorquait: moi je les trouve mauvais. La conversation s'arrêtait là car je lui disais sans plus d'explication qu'il ne pourrait pas en faire autant. C'était systématique de sa part. J'ai appris plus tard qu'il était spécialiste sur la Belgique et très pointilleux sur tout ce qu'il faisait.

Une autre forme de discussion démarrait assez souvent entre le marseillais et l'alsacien. Le premier disant à la cantonnade: Eh les gars! Il dit que j'ai un accent et qu'il ne comprend pas ce que je lui explique. Vexé, son partenaire répondait avec son accent spécifique alsacien: c'est vrai quoi ! vous l'entendez? comment voulez-vous que je comprenne ce qu'il raconte?
Ces petits moments de détente entretenaient une bonne ambiance entre nous.

La distance entre DESENZANO et VENISE n'était pas très grande et nous pouvions faire une visite à la Sérénissime dans une journée. Nous nous décidâmes et deux voitures furent louées. Nous partîmes un samedi matin par l'autoroute.

Comme la route passait près de VERONE, nous avions décidé au dernier moment d'y faire un rapide tour de ville pour voir les principaux monuments  : l'amphithéâtre, la place aux HERBES,la place del SIGNORI, le centre de la VILLE, le palais des Capuleti avec le balcon de Juliette, le porche de l'église st ZENON.
Une ville musée avec des visiteurs dans tous les coins.
Récupération des véhicules et en route pour Venise.
7 participants et moi pour la photo
Arrivés sur le parking nous avons loué un bateau-taxi pour nous rendre place St MARC. Le pilote nous avisa qu'une fête était donnée sur le Grand Canal et que nous serions obligé de prendre des petits canaux. Nous n'étions pas les seules et après un moment dans les embouteillages, nous débarquons et nouset nous divisâmes en trois avec renez-vous sur la place pour aller dans un restaurant . Avec mon groupe nous avons suivit le Grand Canal jusqu'au pont du RIALTO, puis le pont des SOUPIRES et chemins faisant les magnifiques églises et Palais attirèrent nos regards.

Nous retrouvâmes les autres sans difficulté, en passant par de petites venelles, des ponts et des escaliers nous trouvâmes un restaurant typique: . L'endroit était calme et nous y serions bien resté pour y faire une sieste .

Le suisse et le Marseillais
Retour place SAN MARCO pour le café. Une terrasse au soleil nous tendait ses parasols. Nous buvions tranquillement notre café. Au bout d'un moment notre marseillais n'était plus là. Un coup d'œil alentour ; il était à deux pas, parmi les tables d'une terrasse voisine et récupérait des
tickets . En se posant la question: pourquoi? L'un de nous avait deviné; il ramassait des tickets pour les mettre comme justificatifs au per-diem qui nous était alloué. Des consommateurs d'une table voisine qui suivaient son manège, nous proposèrent leurs tickets .!.



Avant de repartir nous montâmes tous ensemble sur le CAMPANILE, le point de vue sur VENISE était magnifique et nous entendîmes les appareils photos crépiter. Après la descente nous fîmes une marche le long du PALAIS DUCALE sans nous séparer.
Un petit trajet en vaporetto jusqu'au parking et nous rentrâmes tranquillement par la route nationale vers DESENZANO .

A VICENZA, nous nous arrêtons pour prendre le dîner. Le patron du restaurant qui nous reçoit,semble un peu surpris d'accueillir onze personnes d'un coup. Il nous questionne pour savoir contre qui nous avions joué. A notre tour d'être étonné, je lui réponds que nous ne sommes pas une équipe de football . Tout le monde se met à rire . C'est ainsi que je devins l'interprète du groupe. Pour la commande du repas je fus quand même obligé de passer en cuisine pour voir les plats que nous pourrions manger . Je m'en souviens encore, j'avais commandé du rôti de veau aux petits pois.

Gardone Riviera
Le dimanche avec quatre collègues nous décidons de faire la croisière sur le lac de Garde. Départ de SIRMIONE, SALO,GARDONE RIVIERA jusqu'à GARGNANO et retour. Tout au long de cette promenade nous avons d'admirer les paysages et dans les ports d'escales les architectures des maisons.
A GARGNANO nous déjeunons d'un repas du poisson avec citron et figues.



Sur le bateau pour le retour. A partir de SALO nous fûmes accompagnés par un petit groupe mixte de joyeux italiens un peu éméchés, qui chantèrent sans arrêt des chansons populaires et aussi des airs d'opéras.

Le soir à l'hôtel, je remarquais sur le mur, derrière la réception, une photo du PADRE PIO, à la patronne qui était,t je racontais un voyage que j'avais fait en 1954 avec mon père à SAN GIOVANNI ROTONDO pour approcher le moine stigmatisé. Surprise par mon histoire et ravie de nous en parler longuement et avec ferveur car elle connaissait très bien toute la vie de ce saint homme. Nos relations devinrent excellentes..
Pour finir cette journée elle nous offrit un petit verre de sambuca que nous dégustâmes à sa santé.
Chaque jour nous avions le même rythme:
Petit déjeuner.
Rendez-vous avec le car.
Trajet jusqu'à RIVOLTELLA.
Le cours, les poses, le retour à DESENZANO.
Un petit tour dans la ville et lèche-vitrine.
Le repas du soir dans un restaurant simple.
Retour à l'hôtel.

Nous avons tous rapporté de ce séjour des cadeaux pour les enfants et les épouses. L'éloignement ne nous perturbait pas.

Source : CARA

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire