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lundi 30 juin 2014

Le CARA Paris Sud nous raconte l'histoire du site de Corbeil-Essonnes

Le Cara IBM Paris Sud rassemble les Survivants (531 en 2014) du Site d' Essonnes  qui ont gardé un peu ou beaucoup de la fibre BLEUE.

Fin novembre 2011, le Cara a été prié de quitter les lieux par le nouveau propriétaire ALTIS.

Plus rien d'IBM ne subsistait donc plus  dans  cette usine dont Pierre Barazer   disait en 1991, pour les 50 ans  d'Essonnes : " Je n'hésite pas à dire que Corbeil-Essonnes est l'une des usines de technologies avancées, parmi les plus performantes  du monde" 

Alors qu'en Décembre 1986, John  Akers déclarait : "C'est une usine du futur dans laquelle IBM France contribuera au développement  des systèmes de l'avenir."

L'usine d'Essonne ne fêtera donc  jamais son centenaire (il était programmé pour 2041 !!)

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Quelques dates importantes de sa courte existence  et de sa  montée en puissance pour une implication grandissante au développement  et au renom de la Cie IBM France


7 SEPTEMBRE 1941 : Inauguration de l'usine

1943 : création de l'Ecole professionnelle

1947 : le millième employé est embauché

1948 :T.J Watson : Après une visite surprise à Essonnes et séduit par le site et l'environnement (il compare avec Poughkeepsie et la Seine à l’Hudson) il déclare à André Callewaert (Directeur de l'Usine de 1943 à 1978):" C'est là que cette usine doit grandir et se développer"

1954: Transfert des fabrications de Vincennes à  Essonnes  - surface usine portée de 8400 m2 à                17400 m2 - Effectif : 1032 personnes

1955 : le terme « Ordinateur » est inventé
Sollicité par la direction de l’usine de Corbeil-Essonnes, François Girard, alors responsable du service promotion générale publicité, décida de consulter un de ses anciens maîtres, Jacques Perret, professeur de philologie latine à la Sorbonne.
Le 16 avril 1955, le professeur Perret lui répond. L’ordinateur IBM 650 peut commencer sa carrière.
1er ordinateur livré à SIMCA.

1957 : surface du site : 12 ha  - Effectif : 1774 personnes

1959:   1er ordinateur 705 fabriqué en Europe

L'Usine est choisie pour la correction des essais des Meilleurs Ouvriers de France
(en 1990, Essonnes  avait gagné 55 des 70 médailles reçues par les candidats de la Cie                 depuis la création du  concours)

1960 : Fabrication des cartes SMS-Effectif : 2564 personnes

1962 : 1er Ordinateur 1410
1963 : 1er Ordinateur 7010

1964 : Démarrage Fabrication des semi-conducteurs
1965 : 1er ordinateur 360 modèle 40

28 mars 1968 : 20 000 000e carte SMS produite à Essonnes

1975 : site 53 ha - 113000m2 de bâtiments - Effectif 3270 personnes

1985: "- Maygold" plus grand chip fabriqué à Essonnes : 9,02 mm de côté- 72000 transistors

14 février  1989 : Kick-off à Evry : deux réunions de 2000 participants - 50 cars -

Octobre 1989 : Inauguration du nouveau centre Education EUROPace-


Jacques Esnault : "A Essonnes, il y toujours quelque chose qui démarre. Et quelque chose qui démarre est un pari sur le futur."


20 septembre 1990 : John Akers  en visite à Essonnes : "Je voudrais vous remercier pour la façon dont vous avez aidé les usines américaines quand la demande était trop forte... "

Juillet 1991 : Accord IBM-Siemens pour production de puces-mémoires de 16 millions de bits à Essonnes

1999 : Création Altis Semiconductors (Filiale IBM/Infinéon)

2010 : Altis Indépendant

Quelques chiffres pour illustrer le poids ECOMIQUE, INDUSTRIEL, SOCIAL  de l'usine sur les plan Régional et National:

1970: IBM France (Essonnes  et  Mop) parmi les tout premiers exportateurs français :
               CA : 1 milliards de Francs - 80% de la production est exportée.

1975 : consommation     Electricité :          84 millions de kilowatts/heure
                                             Gaz :                       4 millions m3
                                            Fuel :           133000 m3
                                            Eau (Seine) :           2,5 millions m3
              

1977 :  3200 employés à Barbizon pour une  réunion d'information de début d'année

1983:    Achats : 16 844 commandes  émises - 2107 fournisseurs - 8 à 10000 tonnes de produits chimiques achetés

1991 :   Club Sportif : 1200 membres - 21                sections

2014 :   futur incertain d'Altis -  surface du site divisée  par deux - installations sportives en friche …



Essonne  a fortement contribué au succès d'IBM France et   "boosté" toute une région  sur les plans industriel et social.
L'usine a laissé une forte empreinte et le nom "IBM"  a une forte  résonnance et évoquera longtemps encore une entreprise d'un haut niveau technologique et d'une gestion industrielle et humaine exemplaire.

Merci à Jacques Gros, Président CARA IBM France pour cet article


vendredi 27 juin 2014

Témoignage d'IBMer : Isabelle Biadatti



Je m'appelle Isabelle Biadatti et j'étais en charge du projet Roland Garros de 2002 à 2008. Voici quelques moments clefs :




Samir Mahir auparavent à IBM Atlanta 
(désormais CIO de Tennis Australia), Alex Loth DSI de Roland Garros, 
Isabelle Biadatti, IBM


 Alors que le site web rolandgarros.com comptabilisait  2,938,729 visiteurs uniques, 19,551,143 visites et 177,356,984 pages vues à la fin de l’édition du tournoi de 2004, des relations très fortes naissaient entre IBM et la FFT






Georgina Levy IBM 
(maintenant à la FFT)
 et Alex Loth, DSI de Roland Garros 
Isabelle Biadatti, IBM 
et Marion Bartoli 
sur l’espace d’hospitalité 
d’IBM au Village.
 



Et IBM commençait à nouer des relations avec les joueurs, Marion Bartoli, parmi les premières fans de nos statistiques de match.












Mais c’est en 2005 pour les 20 de partenariat qu’IBM a réalisé des actions marketing très innovantes autour du tournoi de rolandgarros




Création du DVD avec l’indexation de la vidéo du Match avec les statistiques d’IBM. Cette innovation a remporté un succès rapide auprès des joueurs et de leur coach car elle leur permettait d’analyser leurs matchs… Des joueurs comme R. Gasquet sont même venus dans nos coulisses pour bénéficier d’une démonstration personnelle de cet outil.
Cette innovation d’IBM a été ensuite déployée pendant plusieurs années sur les tournois du Grand Chelem.


Veronika Teufel, IBM et Federer


Au lancement, ce DVD était remis de la main à la main aux joueurs dès la fin des matchs avant leur entrée en conférence de presse. Certains de nos clients ou de nos executifs ont eu le privilège de nous accompagner en back stage pour remettre ce DVD aux joueurs comme ci-dessous pour Fédérer.



En 2005, nous avons eu l’idée de faire parler d'IBM par des personnalités. Nous avons invité Mats Wilander à devenir notre premier porte-parole en 2005 pour témoigner de l’importance des statistiques d’IBM dans le tennis.
Alain Bernard, IBM, 
Isabelle Biadatti, IBM
 et Mats Wilander en conférence de Presse au tenniseum.
Didier Barbé, IBM 
et Mats Wilander sur l’espace d’IBM au Village



IBM a même organisé des ProAm à Roland Garros pour ces clients privilégiés qui ont mouillé leur chemise sur des courts annexes avec le champion !
Le Prix spécial IBM (homme & femme) a également été crée par IBM. Il était basé sur les résultats  des joueurs. Ainsi lors d’une conférence de presse, les 2 joueurs annoncés par Mats Wilander recevaient un Thinkpad.
  • Prix féminin :  le plus grand nombre d’aces servis lors d’un match
  • Prix masculin : Le plus grand nombre de points gagnants
Alain Bernard-IBM,  Isabelle Biadatti-IBM, 
Arnaud Clément et Mats Wilander lors de la remise du Prix IBM en 2005.




En 2005, pour les 20 ans du partenariat, IBM a développé une campagne marketing interactive et outdoor très originale.

Le joueur pouvait choisir son avatar et sélectionner son adversaire invité à jouer une partie de tennis en un SET. Entre les jeux et au terme de la partie, les internautes pouvaient échanger leurs commentaires en utilisant une fonction « chat », et mémoriser leur score afin d’intégrer un classement. 

 
Habillage par IBM du CNIT, Paris La-Défense
         Certains se souviendront
de l’habillage du CNIT où les scores étaient remis à jour par un pro de l’escalade en rappel sur la façade...




Daniel Chaffraix, Président d'IBM France et Guy Forget. 

C'est en  2006 que Guy Forget alors capitaine de l’équipe de France de la Coupe Davis devient le nouveau porte-parole d’IBM.




En 2007, IBM permettait aussi à votre avatar d’aller jouer à Roland Garros… en reproduisant le tournoi de Roland Garros dans second life, IBM permettait de faire participer son avatar au match qui se jouait en temps réel sur le court central. Le tracé de la balle était reproduit à l’identique ainsi que les scores en temps réel.


Ce tournoi reste une plateforme incontournable pour promouvoir les technologies d'IBM et les innovations de façon attractive!
Pour moi, ce fut une très belle expérience professionnelle et humaine qui m'a permis de rencontrer des personnes d'exception d'horizons multiples.
L'an prochain, IBM fêtera ses 30 ans de partenariat avec Roland Garros et je ne me manquerai pas de suivre les festivités !
 

mardi 17 juin 2014

Témoignage d'IBMer : Francis Charpagne




Evoquer ma carrière pour l'anniversaire des 100 ans d'IBM France. Je le fais avec d'autant plus de plaisir que je pense avoir une particularité à laquelle personne d'autre peut prétendre.
En effet, jusqu'à preuve du contraire, je suis sans doute le plus jeune embauché d'IBM France et d'IBM tout court. 

Je suis rentré à la Compagnie comme apprenti ajusteur le 16 septembre 1949, j'avais alors 13 ans 8 mois et 16 jours. J'ignorais ce jour là que j'y ferai une carrière de 42 ans.

Certes j'ai "bénéficié d'un congé" de 28 mois pour effectuer mon service militaire en Algérie, mais les contacts avec la compagnie n'ont pas cessé pour cela, elle m'envoyait généreusement 10.000 francs (anciens) chaque mois, que j'appréciais énormément.

A l'époque où j'ai été embauché, l'usine d'Essonnes possédait un vaste atelier de machines outils, tours, fraiseuses, brocheuses, presses, tailleuses d'engrenages, sur lesquelles j'ai 

travaillé, en équipes, une semaine du matin... 52 heures, et une semaine du soir... 48 heures (les RTT n'éxistaient pas). Ceci jusqu'au service militaire !

A mon retour de l'armée en Octobre 1958, je réintègre la Compagnie. Terminé les mains dans l'huile de coupe, je vais occuper plusieurs postes moins "salissants" jusqu'en 1964 où j'accepte ma mutation à la toute nouvelle usine de Montpellier.

J'y évoluerai jusqu'à ce que la compagnie décide de faire une offre de départs volontaires en 1991
 dans des conditions très intéressantes, surtout  pour les "très anciens". Je suis volontaire et quitte la compagnie le 1er janvier 1992.

De ma première qualification appelée "élève" je termine alors ma longue carrière avec la position de cadre. Et maintenant, place aux souvenirs et multiples anecdotes.


En voici une. Les apprentis devaient montrer l'exemple dans leur comportement, c'est nous qui avons été les premiers à porter des blouses blanches, inutile de dire comme on avait droit aux colibets et rigolades lorsque l'on traversait l'usine, les pharmaciens on nous appelait, Jusqu'au jour où la blouse blanche a été obligatoire pour tous, nous devenions alors tous de pharmaciens. (bien fait pour eux, na).

En voici une autre : Les  avertissements pleuvaient facilement à cette époque, pour avoir oublié de mettre les lunettes de sécurité par exemple. Avoir reçu 3 avertissements dans la même année "donnait droit a une mise à la porte immédiate de la compagnie".

Je l'ai échappé belle en 1954 j'en ai reçu 2 que je garde précieusement dans mon classeur de souvenirs IBM. J'ai les noms de ceux qui ont signé ces avertissements, je me vengerai un jour. (Je plaisante bien sûr).





Une autre encore. A chaque naissance de mes 3 enfants j'ai reçu une lettre de félicitations de Monsieur Watson, PDG d'IBM.. Je ne pense pas que cette tradition perdure, c'était pourtant sympa. 



 
 

PS:  Ci-contre, la photo de ma première carte d'identité IBM, (SVP on ne se moque pas).



lundi 16 juin 2014

Engagement des salariés d'IBM : On Demand Community


  
2014 célébre le 10ème anniversaire 
de la plateforme collaborative mondiale des activités solidaires des IBMers : On Demand Community ! 


Pendant ces 10 premières années, près de 250 000 employés et retraités dans 120 pays se sont inscrits sur le site On Demand Community, et leurs efforts collectifs ont donné lieu à plus de 16 millions d'heures de bénévolat et de mécénat de compétences.

Les IBMers en France ont enregistré à ce jour près de 200 000 heures de bénévolat.
Pour faciliter ces actions solidaires, la plateforme contient plus de 40 scénarios "clés en main" en plusieurs langues accessibles désormais au public pour développer des activités solidaires individuelles ou en équipe auprès d’écoles et d’associations.
A noter qu'IBM organise tous les ans des journées solidaires d'équipe par entité comme par exemple la journée solidaire de la marque pour définir le plan de communication d'ACTUME.
 
Ou encore des journées de sensibilisation aux dangers d'internet pour les éléves et les parents, de présentation des métiers, de création d'entreprise ou de site internet, de préparation aux entretiens ou à la recherche d'emploi...

En outre, IBM accorde des subventions aux organisations dans lesquelles les IBMers interviennent régulièrement et soumettent un dossier : chaque année environ 40 organismes bénéficient de dons d’IBM France d’une valeur allant de 350 à 2 350 euros. Depuis 2003, plus de 25 000 organisations ont reçu ce type de subvention pour une valeur de plus de 40 millions USD à l'échelle mondiale.

Depuis le début de l'année 2014 les associations et les écoles peuvent accéder à la plateforme collaborative On Demand Community pour soumettre leur annonce de projet et rechercher des IBMers solidaires.

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jeudi 12 juin 2014

En 2012, "les Clés du Match" font leur apparition sur le site officiel de Roland-Garros


IBM collecte, traite et analyse toujours plus rapidement de données variées pour les transformer en informations destinées à l’écosystème de Roland-Garros. Ainsi, la FFT, les fans, joueurs, coachs et journalistes ont accès à toutes les informations dont ils ont besoin en temps réel et au moyen de différents supports.


Nouveauté 2012 : IBM SlamTracker™ 2012 avec les « Clés du Match »
IBM SlamTracker fournit les scores, statistiques et analyses du match en temps réel. Les données et les outils interactifs proposés par le SlamTracker offrent aux visiteurs une analyse plus pointue ainsi qu’une compréhension et une implication toujours plus grandes.

L’outil d’IBM les « Clés du Match » analyse des données sur près de 7 ans de Grand Chelem (soit environ 39 millions de points) pour déterminer quel est le profil des joueurs et les caractéristiques de leur jeu lorsqu'ils gagnent.

Avant chaque match, les «Clés du Match » mènent une analyse de l'historique des matchs que les adversaires ont joué l'un contre l'autre. Le système analyse aussi les statistiques concernant des joueurs au style de jeu comparable dans le but de déterminer quels critères ils doivent remplir pendant le match pour optimiser les chances de prendre l’ascendant sur leur adversaire. Par exemple, une «Clé » peut être un pourcentage de premiers services gagnés ou le nombre de points remportés en moins de trois échanges. IBM dévoile ses «Clés » au début du match. La réussite de chaque joueur face à ses clés est mise à jour en temps réeldirectement sur le site officiel pendant le match.

Les « Clés du Match » démontrent le pouvoir et l’importance de l’analyse prédictive. En appliquant le logiciel d’analyse prédictive d’IBM (SPSS) aux données du tennis, les  joueurs, coachs, fans et médias peuvent utiliser la puissance des données pour obtenir une connaissance approfondie de la stratégie, des forces et des faiblesses d’un joueur et de son adversaire.

En plus de fournir les « Clés du Match », le SlamTracker capture et rend visible un large panel de données (les statistiques des services, les points gagnants, les fautes…) en temps réel, offrant aux visiteurs un aperçu immédiat et précis de l'évolution du match qui se joue. Par exemple, SlamTracker agrège ces données pour présenter une courbe dynamique mise à jour en direct révélant l'avantage statistique d’un joueur à tel ou tel instant, les moteurs de cette dynamique et les points clés déterminant du match. En améliorant l'expérience des fans, IBM SlamTracker™ participe à un réel renforcement du lien entre le tournoi et l'ensemble de ses publics.

En savoir plus...

mercredi 11 juin 2014

2009 : Carrefour signe un accord de partenariat sur 5 ans avec IBM

Carrefour s’appuie sur l’expérience et les compétences globales d’IBM pour l’accompagner dans sa transformation
Carrefour signe un accord de partenariat avec IBM pour un montant de 180 millions d’euros. Selon cet accord d’une durée de 5 ans, IBM sera en charge de la transformation, de la gestion et de la maintenance de l’infrastructure informatique de Carrefour en France ainsi que des applications associées.

Ce partenariat doit permettre à l’enseigne de faire face à un quadruple défi :

  1. Optimiser la structure des coûts informatiques du Groupe, notamment en France
  2. Sécuriser et améliorer le niveau de services aux utilisateurs
  3. Assurer le succès de ses projets métiers stratégiques en cours
  4. Rationaliser sa sous-traitance 
L’ensemble de l’infrastructure informatique de Carrefour France sera hébergé à Montpellier dans le premier green datacenter européen d’IBM et bénéficiera ainsi des dernières technologies en matière de sécurité, d’évolutivité et de maitrise des dépenses énergétiques. Elle permettra notamment de répondre, à la demande, aux besoins et à la variabilité de l’activité propre à la distribution.
Cet accord a été signé le 29 juin 2009.

Témoignage d'IBMer : Bernard Milléquant



J’ai commencé à travailler à IBM France le 1er mars 1968. Comme l’informatique n’était pas encore enseignée dans les Grandes Ecoles ni en Faculté, les futurs ingénieurs commerciaux et technico-commerciaux suivaient une formation commune composée de l’Ecole Préliminaire Commerciale (EPC) et du Cours Général Ordinateur (CGO). Entre les 2 se situait un stage en agence commerciale. J’ai effectué l’EPC numéro 54. Nous avons été la dernière EPC à apprendre le ‘matériel classique’, machines qui fonctionnaient avec des relais électriques, et qui se programmaient avec des fiches, comme on peut en voir dans les vieux films montrant les standardistes des PTT. 

Mai 1968 
Mon stage en agence s’est déroulé pendant les événements de Mai 68. IBM avait des locaux à Boulogne-Billancourt, au numéro 23 de l’allée Maillasson. Par sécurité, IBM avait baissé les rideaux de fer au rez-de-chaussée. Précaution utile car certains jours les ouvriers de Renault et même de Dassault défilaient sous les fenêtres en criant ‘IBM avec nous !
Les usines Renault occupaient encore Billancourt et l’île Seguin. Dassault avait des locaux à Boulogne pas très loin.
Les banques également étaient en grève. Les guichets limitaient les retraits. Au début des évènements, IBM a proposé au personnel de retirer des espèces sur avance du bulletin de paie. Mais cela n’a pas duré, car même IBM ne pouvait plus obtenir d’espèces.

Salon du Bourget et Premier Homme sur la Lune
Fin 1968, après le CGO, j’ai été affecté à l’agence Défense Nationale. A cette époque, IBM fabriquait des ordinateurs industriels (1800) et scientifiques (1130). Mon manager m’a affecté à ces machines. IBM fabriquait également des terminaux graphiques 2250, qui pouvaient être connectés soit aux 360, soit au 1130. C’était le début de la Conception Assistée par Ordinateur (CAO).

IBM voulait vendre un ordinateur équipé de 2250 à l’ONERA (Office National d’Etudes et de Réalisations Aérospatiales). Avec un ingénieur de l’ONERA, nous avons développé une démonstration pour sa Direction. Nous étions au mois de mars, et la mission Apollo 11, qui a emporté les premiers hommes sur la lune, était programmée pour le 20 juillet 1969. Nous l’avons choisie comme sujet. On affichait sur l’écran 2250 la terre (fixe), la lune qui tournait autour, et la fusée qui allait de l’une à l’autre. On pouvait faire des simulations en choisissant l’instant du lancement de la fusée et sa vitesse. L’ingénieur de l’ONERA a programmé la partie calculs (intégration simplifiée de l’attraction de la terre et de celle de la lune), et moi la partie graphique. J’avais appelé le programme ‘TERLU’.
La démonstration fut un succès.

Début juillet avait lieu le Salon Aéronautique du Bourget. IBM avait un stand, car nous voulions vendre aux avionneurs l’IP, un calculateur embarqué développé par la Division Militaire à Corbeil-Essonnes. IBM a mis sur le stand un 1130 et un 2250 avec le programme TERLU en démonstration. C’était un moyen de promouvoir la CAO embryonnaire, qui nécessitait de fortes puissances de calcul.
Pour la mission Apollo 11, l’Ambassade des Etats Unis a organisé une manifestation au Palais de la Découverte à Paris. Elle a demandé aux entreprises participant à la mission de ‘faire quelque chose’.

IBM Corp était maître d’œuvre de l’informatique embarquée du module de commande de la fusée Saturn V. IBM France a installé au Palais de la Découverte un 1130 et un 2250, et mon programme TERLU. Des visiteurs me demandaient si c’était le 1130 qui pilotait le LEM ! Dans la nuit  parisienne les astronautes cherchaient un endroit sûr où se poser. Les heures passaient et je suis rentré chez moi vers 2 h du matin et j’ai allumé la télévision.
J’ai assisté à l’alunissage, à la fameuse phrase de Neil Armstrong ‘That's one small step for a man, one giant leap for mankind’. Et j’ai pris des photos des premiers pas sur la lune !
Quelques années plus tard, IBM France a fait cadeau d’un 1130 et d’un 2250 au Palais de la Découverte. Un des scientifiques a demandé à l’ingénieur commercial si nous pouvions lui donner le programme TERLU ! Mais, au fil du temps et des déménagements, le 1130 étant dépassé et la boîte de cartes étant lourde et encombrante, je m’en étais débarrassé.

Le passage à l’an 2000 – Y2K

Les informaticiens d’aujourd’hui ne se rendent pas compte à quel point la mémoire (vive ou sur disque) était rare et coûtait cher autrefois. Par exemple l’ordinateur IBM 360 modèle 30, qui a été le plus vendu de la gamme 360, comportait en général 64 kilo-octets de mémoire vive. J’ai bien dit kilo, pas méga, et encore moins giga ou Téra. Et c’était un ordinateur d’entreprise, pas un ordinateur personnel. Une des compétences des informaticiens était donc de minimiser l’occupation des programmes et des données. Dans ce but, quand on manipulait une date, par exemple l’année 1975, on ne stockait que ‘75’. Si l’on voulait calculer un intervalle de temps, par exemple avec l’année 1972, pas de problème : 75-72 = 3 ans.

Quand on s’est approché de l’année 2000, de nombreuses applications n’avaient pas été réécrites et géraient encore les dates sur 2 digits. Problème : quand l’année est 2001, stockée ‘01’, 01-72 = -71. Ce qui est faux. Ceci vous donnait une idée de la cause du fameux ‘bug de l’an 2000’. Si on ne faisait rien, on était certain d’avoir des problèmes ! En réalité, ce n’était pas un ‘bug’ mais un cahier des charges qui n’était plus adapté.

Pour information, quand Windows incrémentait l’année 1999 de 1, il retombait à 1984 ! Pourquoi ? L’année de la création du logiciel, parait-il !
En conséquence, les équipes informatiques du monde entier ont travaillé d’arrache-pied pour, soit modifier les applications maison (mais certains clients n’avaient même plus les sources), soit migrer vers des ‘packages’. SAP a été un grand bénéficiaire.

Depuis quelques années, IBM avait une offre de services qui consistait à gérer l’informatique des clients (machines et applications) : l’Outsourcing (nom qui a changé plusieurs fois par la suite). Vis-à-vis des Clients, il était hors de question qu’IBM ait des problèmes avec ses propres applications. Le  projet Y2K (Year 2 Kilos) était donc fondamental pour la Compagnie, tant d’un point de vue technique que d’un point de vue image. De gros moyens furent donc mis sur le projet.

J’étais responsable des filiales majoritaires d’EMEA, que la Compagnie traitait comme des services internes, car leurs résultats étaient intégrés dans le bilan de chacune des filiales locales IBM. J’ai géré jusqu’à 48 filiales. Certaines étaient critiques pour la Compagnie. Par exemple, en Allemagne, le Consulting était une filiale de 1.100 personnes. En Italie, toute la maintenance était faite via des filiales. IBM gérait l’informatique de très grosses entreprises, comme des banques ou celles de Silvio Berlusconi.

Nous avons tous travaillé très dur, et il n’y a eu aucun problème. Grand succès.
Pour la petite histoire, la France a été le premier pays d’EMEA à passer au 1er janvier 2000, grâce à la Polynésie !