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mardi 1 avril 2014

Témoignage d'IBMer : Daniel Rafin

Je suis entré à la Compagnie Electro-Comptable (C.E.C) de France en Octobre 1944 pour rejoindre le service commercial.

Je vais vous raconter deux visites en France de la famille Watson.  

Nous sommes en 1948 : Les Watson (le PDG d’IBM Corp. son épouse et leurs deux fils Thomas et Arthur)  devaient arriver par le Queen Mary à Cherbourg.
Des collègues dont Louis quittent Paris pour accueillir la famille Watson. Monsieur Borel, alors PDG d’IBM France, était parti séparément ayant prévu une escale sur la route.  
Il arriva ce qui arrive souvent. Le Queen Mary arriva avec quelques heures d’avance et Monsieur Borel n’était pas sur le quai. Un des  commerciaux ne sachant que faire décida d’acheter des places dans le train, en voiture n° 1.
Il informe l’agence parisienne qui arrive à joindre Monsieur Borel et voilà tout ce beau monde qui refait au plus vite le voyage dans l’autre sens afin d’accueillir, à Paris cette fois-ci, les Watson.
Tout va pour le mieux, sur le quai de la gare tous les IBMers se placent en rang d’oignon: les plus anciens embauchés en premier et étant le dernier embauché, je me retrouve en dernier afin de recevoir les saluts du PDG de la Corporation.  Mais le train est arrivé de manière inversée, c'est-à-dire que la voiture n°1 s’est retrouvée au bout du quai. C’est donc moi qui ai reçu la première accolade, à mon grand émoi. 
Rapidement Monsieur et Madame Borel sont arrivés.

1948 - Arrivée gare Saint Lazare: Mlle Jane Watson, W. Borel, T.J. Watson, J. de Neuflize, A.K. Watson, P. Desouches

Pour l'anecdote, dans ce même train circulait  le secrétaire général des Nations Unies.  Il y avait tout un cordon d’agents de police avec des fourragères : Watson, bien entendu, a cru que tous ces honneurs étaient pour lui.

Juin 1950 : nouveau voyage de Monsieur Watson en France
Le PDG d’IBM Corp. a été nommé Docteur Honoris Causae de la faculté de Grenoble.  Monsieur Watson décide de s’arrêter à Lyon. J'étais alors directeur de l’agence de Lyon dont dépend Grenoble. En 1950, le maire de Lyon  était Monsieur Edouard Hériot  également 1er ministre. Monsieur Watson voulait absolument rencontrer Monsieur Hériot et me l’avait signifié très clairement. Mais je ne voyais pas comment faire d’autant que durant les week-ends, Monsieur Hériot n’était pas disponible.
C’est alors que j'apprends qu’une manifestation a lieu le dimanche et qu'il s’agit du « bi-centenaire de l’académie de Lyon ». Monsieur Hériot se devait d’y assister. Sur les conseils du consulat des Etats-Unis, j'amène à cette manifestation Monsieur et Madame Watson. 

Pendant la cérémonie,  les deux hommes ne se sont pas beaucoup entretenus mais Madame Hériot qui parlait anglais a sympathisé avec Madame Watson. De fil en aiguille, Madame Watson a souhaité remercier Madame Hériot pour son accueil et a demandé qu’un déjeuner soit organisé au plus vite. Et voici un nouveau challenge, puisque j'ai du en quelques heures trouver le lieu idéal : in fine tout s’est parfaitement bien déroulé grâce à ces dames.

Ce voyage en août  a coïncidé avec le début la guerre de Corée. Monsieur Watson m'a demandé d’envoyer  le dimanche un télégramme à la Maison Blanche pour informer le Président des Etats Unis  Monsieur Harry S. Truman de « la mise à disposition d’IBM pour les Etats-Unis pour le dollard symbolique comme précédemment lors de la Seconde Guerre Mondiale »   

Après j'ai changé de métier. Je suis devenu responsable des activités promotionnelles extérieures et des relations avec la presse. Outre les Sicob (Salon des industries et du commerce de bureau), mes meilleurs souvenirs sont liés aux manifestations sportives notamment le Tour de France.
En 1963, le Tour de France demande à IBM de monter un centre de calcul pour faire les classements à l’arrivée des étapes. La solution consistait alors à équiper chaque coureur d’une carte perforée. Toutes les cartes étaient stockées sur un ratelier.  Dès que l’équipe d’IBM recevait le document du chronométrage,  elle sortait les cartes, les perforait et les mettait dans la tabulatrice. C’était extraordinaire car  IBM donnait le classement en moins de 20 minutes. 



Cette solution idéale pour le cyclisme a servi lors de plusieurs éditions du Tour de France, du Dauphiné Libéré et également du Midi libre.


Les responsables des « 24 h du Mans »  ont également demandé à IBM de trouver une solution pour disposer de résultats presque immédiatement. C’est ainsi qu’un centre de calcul a été installé. Pour perfectionner sa solution, les équipes de la Gaude ont été mises à contribution. Un ingénieur de la Gaude,  Monsieur Cohendé, a mis au point un détecteur avec des batteries autonomes. C’était remarquable. 


Sous la route, IBM avait fait passer un câble. En roulant dessus, les voitures étaient identifiées par signal, envoyé directement à l’ordinateur, ce  qui permettait d’avoir le classement tour par tour. Chaque voiture avait un émetteur avec sa propre identification .

IBM a continué à améliorer ses solutions pour les «  24h du Mans » jusqu’en 1978  avec à la fin des moyens plus classiques basés sur le téléprocessing. 

Source CARA

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